Comment devient-on médium ?

Devenir Medium ! La question est intéressante car les médiums sont une élite, souvent controversée mais incontournable, une élite qui depuis toujours exerce un pouvoir qui n’a rien de politique, un pouvoir hors norme. Pourtant la question est également dénuée de sens. On ne devient pas médium, on l’est !

La médiumnité est un don parfois héréditaire, toujours inné. Si l’on compare ce monde à celui des arts, on comprend qu’autant il est possible, en travaillant assidûment, de devenir un scribouillard potable, un virtuose passable ou un producteur de tableaux vendables, autant il est impossible d’acquérir le vrai talent si on ne le porte pas en soi. Donc, « devenir médium » revient à dire : prendre conscience du don unique que l’on a reçu et choisir de le développer.

Les témoignages sont rares, peut-être par souci de protéger un secret ancestral, par goût du mystère ou, tout simplement, par peur des commentaires ironiques qui ne manqueront pas d’accabler le malheureux qui se targue de posséder une capacité exceptionnelle, quelle qu’elle soit.

Il en ressort cependant que, bien souvent, les premières manifestations de ce don se produisent dès l’enfance et se renforcent pendant l’adolescence. Ceux et celles qui les ont vécues ont du mal à les décrire. Ils préfèrent évoquer des images qui s’imposent à eux, malgré eux, floues au début puis de plus en plus précises, sans qu’il soit possible d’en discerner l’origine.

Ces révélations ne sont pas des moments de gloire, bien au contraire. Elles sont troublantes, dérangeantes, et encore bien plus quand il s’avère que ce qui n’était qu’une intuition, ou une vision, devient un fait réel que rien ne pouvait laisser prévoir. Elles sont si lourdes à assumer, pour les esprits encore jeunes qu’elles assaillent, que la première réaction est un rejet spontané. Etre « normal » est tellement plus rassurant ! Mais elles sont aussi tenaces, et récurrentes, et variées, à tel point que celui qui en est l’hôte involontaire commence à en comprendre l’importance. Il comprend qu’elles sont autant de messages dont il n’est que l’intermédiaire et qu’elles peuvent lui permettre d’aider son entourage.

Il découvre alors qu’il existe, dans la pratique de la médiumnité, des objectifs et des supports différents. Certains se consacreront à la divination, d’autres à la communication avec les défunts comme le spiritisme, ces deux expressions de leur don étant d’ailleurs souvent étroitement mêlées. Les moyens matériels diffèrent également en fonction de l’usage auquel ils sont destinés.

Les plus connus du grand public sont sans doute les cartes ou la tablette de Oui-Ja. Mais la communication avec l’invisible est souvent plus directe, comme dans le cadre de l’écriture automatique.

Et il arrive que le médium soit en lui-même l’instrument des esprits, qui vont utiliser ses connaissances pour se manifester et même parfois lui en conférer de nouvelles. Le cas est rare, mais il arrive que des médiums en transe se mettent à parler des langues inconnues d’eux, qu’ils oublieront aussitôt après !

La tablette du Oui-Ja. Ce n’est pas un jeu. L’apprentissage est même parfois effrayant et il nécessite d’être encadré par ceux qui en ont l’expérience et en connaissent les risques. Car autant les entités de l’outre-monde peuvent être animées de bonnes intentions à l’égard des vivants, à condition d’être respectées, autant elles peuvent se révéler pénibles et même dangereuses.

Les médiums ont traversé les âges, parfois déifiés, parfois persécutés, mais s’ils existent toujours c’est parce que leur don est immortel et unique. Le don de percevoir ce que nous dit l’au-delà, de recevoir ses conseils et ses informations…

Comment devient-on médium ? En acceptant de recevoir ces messages au lieu de s’en défendre, et en acceptant de les transmettre à ceux qui en ont besoin.