Qui était Nostradamus ?

Génie doté d’un don de préscience exceptionnel, ou mystificateur ? Depuis cinq siècles la personnalité et l’œuvre de Nostradamus ne cessent d’alimenter la polémique !

Plus de 10000 ouvrages lui ont été consacrés, qu’il s’agisse de simples répertoires de références, de véritables réquisitoires de la part de ses détracteurs ou d’apologies de ses adeptes…

Michel de Nostredame a vu le jour à Saint-Rémy de Provence le 14 décembre 1503. Sa jeunesse très studieuse suscite déjà des questions. Apothicaire certes, mais médecin ? Il pratiqua la médecine toute sa vie mais avait été expulsé de la faculté de médecine de Montpellier. Son premier mariage ne laisse que peu de trace. Nul ne connaît le nom de son épouse et nul ne sait comment elle et les deux enfants qu’elle lui a donnés sont morts. En revanche, il est certain qu’il a beaucoup voyagé, en France et en Italie, et créé des liens avec certains des esprits les plus éclairés de cette époque ambiguë où Inquisition et Renaissance se côtoyaient. De son deuxième mariage naîtront six enfants dont l’ainé, Oscar, deviendra historien, peintre et poète.

En 1555, il publie les Centuries Astrologiques, ses Prophéties, dont les quatrains le rendront à jamais célèbre… Elles lui vaudront tout d’abord l’attention de Catherine de Médicis, et celle plus dangereuse des censeurs de l’Eglise. L’un des quatrains, en effet, non seulement annonce la mort du roi Henri II, mais évoque également les circonstances au cours desquelles le monarque recevra la blessure à l’œil qui lui sera fatale. Son destin devient alors aléatoire. Controversé par beaucoup et sujet de fascination pour d’autres, il finit ses jours à Salon de Provence le 2 juillet 1566.

Les prophéties de Nostradamus

Mais, si Michel de Nostredame est mort, la légende de Nostradamus ne fait que commencer ! Ses prophéties donnent lieu à des interprétations variées, voire contradictoires, car elles sont écrites dans un mélange de français, de latin, de grec et de provençal, assorties de références littéraires et rédigées dans un style amphigourique. De plus, les techniques d’imprimerie de l’époque ne font qu’ajouter coquilles et différences au sein même du texte initial.

Mais bien des exégètes (spécialistes de la compréhension de textes anciens) reconnaissent que Nostradamus avait prévu nombre des évènements qui ont marqué l’humanité depuis sa mort : la révolution française, Napoléon, Hitler, le martyre d’Hiroshima et de Nagasaki, l’assassinat des frères Kennedy, la trêve entre les blocs de l’Est et de l’Ouest pour faire face à l’émergence d’un danger venu du Moyen-Orient... Le changement climatique qui fait l’objet de nos préoccupations actuelles était prévu pour les alentours de l’an 2000 ! De quels moyens disposait donc cet homme féru d’astrologie ? Le recours direct aux oracles de Delphes et de Didymes ? L’observation des mouvements des planètes ? L’étude de la bible (ou tout au moins des extraits qu’il a pu se procurer car la lecture de la bible était alors réservée aux religieux) ?

Les suppositions sont nombreuses mais le résultat est incontournable. Nostradamus voyait le futur et nous en avertissait. Le plus extraordinaire est que les prédictions qui concernent notre avenir recoupent celles du prophète Daniel, comme celles de la civilisation Maya ! Il n’est pas, ou tout au moins pas encore, question de fin du monde. La terre sera sans doute un jour happée par le soleil, après Mercure et Vénus, mais dans tellement longtemps que l’humanité aura depuis longtemps trouvé le moyen de créer ailleurs les conditions de sa survie. Il est beaucoup question, en revanche, d’un bouleversement fondamental, d’un cataclysme unique qui devrait ouvrir une nouvelle ère, à compter du 21 décembre 2012, le jour de l’équinoxe la plus importante de notre civilisation !

Faut-il y croire ? Faut-il donc se préparer à l’apocalypse ? Ou, tout simplement, savourer chaque instant de bonheur que la vie nous offre ?

Christine Verdier