Le Yoga
De nos jours, que ce soit en Asie, en Europe ou aux Etats-Unis, tout le monde a entendu parler du Yoga. Mais qui le connaît vraiment ? Souvent limité au rôle de gymnastique douce, soupçonné parfois d’être une science occulte, le Yoga est bien plus que cela : c’est une philosophie indienne millénaire ! Créé à l’origine pour libérer l’homme de l’asservissement que lui impose l’univers et l’affranchir du cycle des réincarnations, grâce à la méditation, l’ascèse et les exercices corporels, il s’est transmis de maître à élève depuis des siècles et s’est enrichi des apports que lui ont imposés les soubresauts de l’Histoire.
Les Yoga-Sûtra et la Bhagavad-Gîtâ, qui datent du IVème siècle av JC, en sont les textes de référence mais l’un des aspects fondamentaux du Yoga réside dans la multiplicité de ses aspects, qui lui permet de répondre aux attentes humaines dans toute leur diversité.
Les écoles principales, à la fois différentes et complémentaires, sont répertoriées en quatre « voies » :
- La connaissance transcendante (Jnâna-Yoga)
- La dévotion et l’adoration (Bhakti-Yoga)
- Le service et l’action désintéressée (Karma-Yoga)
- Le Yoga de Patanjali (l’un des codificateurs du Yoga, et sans doute le plus illustre) qui relève presque uniquement de la méditation.
A ces voies il convient d’ajouter celle qui est une combinaison de toutes les techniques, le Kriyâ-Yoga. Mais la voie la plus connue dans les pays occidentaux est sans conteste celle du Hatha-Yoga, fondée en 1924 par Sri Krishnamacharia. Le Hatha-Yoga était à ses débuts une discipline exclusivement spirituelle, difficile, réservée à une élite. Mais, comme toutes les voies du Yoga, il a su s’adapter au contexte culturel, religieux et spirituel de ses pratiquants et se mettre à la portée de tous. Car les aspirations des adeptes du Yoga ont évolué : il ne s’agit plus de s’extraire du monde, mais du stress qu’il génère. Les exercices effectués, et les efforts consentis, permettent de résoudre les contradictions morales, dénouer les tensions internes, retrouver la paix intérieure, et, en même temps, acquérir souplesse et puissance et restaurer la santé, tout ceci en développant et contrôlant le «Prana », la force vitale.
Les techniques mises en œuvre dans cette recherche sont constantes, même si l’ascèse originelle a été remplacée par la notion d’hygiène de vie. Les maîtres enseignent toujours les gestes immémoriaux : mouvements de flexion et de torsion parfois très codifiés, postures plus ou moins difficiles selon le niveau des participants, contrôle de la respiration, exercices de relaxation, et méditation…
Le XXème siècle a vu naître plusieurs nouvelles écoles, qui sont autant de manifestations de la richesse et de la capacité d’évolution du Yoga. Il serait laborieux de les décrire dans le détail mais l’important est la diversité de leurs orientations. L’une d’elles, par exemple, concerne les futures mamans, une autre (le Yoga tibétain) fait appel à différents matériels pour favoriser la relaxation, une autre encore (appelée Anusara) est axée principalement sur le cœur et sur la bonté qui existe en tout être vivant et même en toute chose. Car ce qui est immuable dans la philosophie du Yoga, ce que ni les siècles, ni les influences extérieures n’ont jamais altéré, ce qui d’ailleurs lui permet de cohabiter avec les principales religions, c’est son orientation morale. Il n’est pas possible d’obtenir la sérénité du corps et surtout celle de l’âme dans les conflits. Ce qui explique que le Yoga soit, depuis 3000 ans, le symbole de la non-violence, et celui d’une vie en harmonie avec l’ensemble de l’Univers. C’est dans cet état d’esprit seulement que l’homme découvrira que le Yoga est un chemin, celui de la paix, de la santé et du bonheur.
Christine Verdier
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